Dans un monde où la santé devrait être un droit universel, les disparités socio-économiques continuent de jouer un rôle déterminant dans la qualité de vie des femmes confrontées au cancer du sein. Cette réalité complexe et souvent méconnue impacte profondément leur parcours et leur bien-être. Plongeons dans ce sujet crucial pour comprendre les défis auxquels ces femmes font face au quotidien.
Un défi de taille pour les femmes touchées par le cancer du sein
En 2023, en France, on a recensé 61 214 nouveaux cas de cancer du sein, la maladie la plus fréquente et meurtrière chez les femmes. Malgré les progrès remarquables en matière de prise en charge médicale, des inégalités socio-économiques significatives persistent et influencent directement la qualité de vie des patientes.
Étude franco-suisse : comprendre pour mieux agir
Une équipe de chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), de l’Inserm et de Gustave Roussy a mené une étude sur près de 6 000 femmes atteintes d’un cancer du sein précoce et sans métastase. Leur but était de mieux comprendre comment les disparités socio-économiques affectent la qualité de vie des patientes, non seulement au moment du diagnostic, mais aussi dans les deux années suivant celui-ci.
Cinq domaines cruciaux étudiés
Les scientifiques se sont concentrés sur cinq domaines clés de la qualité de vie :
- La fatigue
- L’état général
- L’état psychique
- La santé sexuelle
- Les effets secondaires des traitements
Ils ont croisé ces données avec plusieurs indicateurs socio-économiques, comme le niveau d’éducation, le revenu du foyer et la situation financière perçue. Le but était de produire un score qui aurait permis de mesurer les inégalités.
Des disparités qui s’aggravent avec le temps
Les résultats sont frappants : les inégalités de qualité de vie sont déjà notables au moment du diagnostic, avec un score de 6,7. Ce score grimpe à 11 pendant le traitement et reste élevé, à 10, deux ans après. Cela montre que loin de se résorber, ces inégalités économiques se creusent et perdurent.
Comme l’explique José Sandoval, oncologue et premier auteur de l’étude : « L’impact sur la qualité de vie est beaucoup plus prononcé chez les femmes moins favorisées, quelles que soient les caractéristiques biologiques de leur cancer, leur âge ou le traitement reçu ».
Le rôle crucial des ressources de soutien
Si les traitements sont les mêmes pour toutes, ce sont les conditions de soutien qui créent de grandes différences. Disposer de l’argent, du temps et de l’information pour prendre soin de soi et gérer les effets secondaires devient un privilège que toutes les patientes ne peuvent se permettre. Une mère de famille monoparentale à faible revenu aura bien plus de difficultés à accéder à ces ressources qu’une femme de haut statut socio-économique.
Prendre en compte les déterminants socio-économiques
Il est donc vital de mieux intégrer les facteurs socio-économiques dans la prise en charge des cancers du sein. Ces déterminants influent non seulement sur comment les individus affrontent la maladie, mais aussi sur leur survie et leur qualité de vie à long terme.
Des stratégies adaptées pourraient inclure :
- Un meilleur accès à l’information
- Des programmes d’aide financière
- Un soutien psychologique renforcé
En adoptant une approche inclusive et holistique, nous pouvons espérer réduire ces inégalités et améliorer la qualité de vie de toutes les femmes touchées par le cancer du sein.